
Le Doryphore
Causant beaucoup de dégâts dans le potager, le doryphore figure parmi les envahisseurs les plus redoutés par les jardiniers. Heureusement, on peut très bien se débarrasser de ces insectes naturellement sans recourir à aucun produit chimique.
Que savons-nous des doryphores ?
Insecte de la famille des chrysomélidés avec une taille moyenne d’une dizaine de millimètres, le doryphore ou chrysomèle de la pomme de terre est très facile à identifier avec son corps oblong bombé et son dos portant des rayures jaune et noir. Ce sont ces motifs qui préservent ces insectes de leurs prédateurs, rendant encore plus difficile leur extermination.
Toutefois, si le doryphore est aussi craint et redouté, c’est parce que cet insecte se multiplie beaucoup et très vite. La preuve, pendant sa courte vie, une femelle peut pondre jusqu’à deux mille cinq cents œufs. Déposés sur les feuilles, ces derniers éclosent au bout de sept à dix jours et donnent naissance à des larves voraces qui, tout comme les doryphores adultes, sont de véritables dévoreuses de feuilles. C’est pourquoi ces envahisseurs font des dégâts énormes dans un délai très cours.
Par ailleurs, doté d’ailes, avec l’aide du vent cet insecte parcourt facilement des centaines de kilomètres et couvre ainsi de vastes espaces. Supportant aussi très bien le froid, le coléoptère se terre durant la période hivernale. La bestiole sort de son sommeil dès les premiers rayons du soleil et se jette sans plus attendre avidement sur les plantations de pomme de terre. Le doryphore apprécie tout sur cette plante potagère : les feuilles, les tiges et bien sûr les tubercules.
Originaire du Mexique et des États-Unis, ce coléoptère a fait parler de lui la toute première fois au dix-neuvième siècle en ravageant des champs entiers de pommes de terre. Vers l'année 1918, à la fin de la Première Guerre, la chrysomèle de la pomme de terre est introduite par mégarde sur le continent européen par l’intermédiaire d’importations de pommes de terre en provenance des Amériques. Et malgré toutes les précautions et les dispositions prises, le doryphore a rapidement colonisé le Vieux Continent. On recense actuellement près de 25 000 espèces de doryphores.
Lutte, traitement et prévention
Lorsqu’on voit les destructions et les ravages causés par les doryphores, il ne faut pas recourir aux insecticides puissants pour venir à bout de cet envahisseur particulièrement tenace car l’usage de produits chimiques peut avoir des conséquences néfastes sur l’environnement et sur le sol, mais surtout aussi sur l'homme via les risques d’empoisonnement. Il existe différentes méthodes naturelles qui ont également fait leurs preuves sans nuire à l'environnement.
Le doryphore est un fléau car en mangeant les feuilles, il peut très rapidement anéantir un pied. Il est important de souligner que cet insecte oligophage ne s’attaque qu’aux plantes potagères de la famille des Solanacées dont notamment la pomme de terre, la tomate, l’aubergine… Et l’une des manières pour s’en débarrasser efficacement et durablement est de les détruire manuellement. Tous les deux jours, ramassez les doryphores adultes. Pour les tuer rapidement, vous pouvez tout simplement les noyer dans un seau d’eau. Écrasez également des larves en les frottant vigoureusement contre les feuilles. Les pontes sont de couleur jaune se logeant généralement sur le dos des feuilles. Il faudra répéter l’opération jusqu’à l’extermination définitive des chrysomèles. Le seul inconvénient du ramassage manuel est son côté à la fois laborieux et minutieux, car il faut soigneusement examiner les plants un à un. Ça risque d’être très fatigant et accaparant en cas de vastes surfaces à couvrir.
Sinon, on peut également pulvériser les plantes de purin de raifort, d’ortie ou de tanaisie. Cet insecticide bio sous forme de purin est très facile à préparer puisqu’il suffit de laisser macérer trois jours dans de l’eau les feuilles de l’une de ces plantes.
Le chanvre et le ricin auraient également des vertus répulsives contre les doryphores.
Et puis, n'oubliez pas que la rotation des cultures empêche également la prolifération de ce coléoptère, tout comme l’association de la pomme de terre, de l’aubergine et de la tomate avec d’autres plantes : les haricots, l’ail et le ricin sont d’excellents répulsifs contre les chrysomèles de la pomme de terre.
Debut mai 2020

